Samhain & Shadow Work : travailler l’ombre au temps des seuils

Au fil de de l'année qui se déroule, je poursuis ma série d'articles sur le shadow work (travail de l'ombre) et la roue de l'année (comment intégrer à son introspection les temps forts de la roue de l'année). Voici l'article sur Samhain.

L’air se fait plus dense. Le sol respire l’humus et le souvenir. Entre deux souffles, la Terre se tait. Dans ce silence, tout ce qui n’est pas vrai se dissout. Samhain approche. seuil des mondes, là où la nuit ne fait plus peur mais éclaire autrement.

Pourquoi Samhain est propice au shadow work ?

Autour du 31 octobre, Samhain clôt la roue de l’année : c’est la mort symbolique du cycle solaire, le moment où la nature rentre dans le silence et le dénuement.

Dans la tradition celte, c’est le grand passage entre les mondes, un seuil où le visible et l’invisible se touchent, où les vivants conversent avec les ancêtres, où l’on honore ce qui a été pour mieux accueillir ce qui viendra.

Sur le plan intérieur, Samhain ouvre la saison de la Nigredo, première étape de l’alchimie spirituelle. Ce mot vient du latin niger, “noir” : il désigne la descente volontaire dans la matière obscure pour la décomposer et la purifier : celle de nos mémoires, de nos émotions enfouies, de nos deuils et de nos contradictions.

C’est le moment où la conscience accepte de “mourir un peu” à ses illusions de clarté pour retrouver une vérité plus organique, plus enracinée. L’ombre, ici, n’est pas l’ennemie de la lumière : elle en est l’humus.

Le shadow work, ou travail de l’ombre, s’accorde donc naturellement à ce cycle ; il nous invite à ralentir, à trier, à écouter les traces du passé qui demandent à être comprises plutôt que chassées.  Il ne s’agit pas d’un travail d’ombre “contre soi”, mais avec soi, au service d’une plus grande cohérence. Ce temps suspendu invite à réviser nos liens avec la mort, la mémoire et la métamorphose ; à comprendre que la transformation n’est pas un effort, mais une mue.

Dans ce contexte plus sombre, l'exploration intérieure n’est pourtant ni un exercice d’introspection dramatique, ni une séance d’auto-culpabilité : c’est un art d’éclairage humble. On nomme, on relie, on délie et on laisse mourir ce qui doit mourir pour que la suite s'enracine.

Pour t’accompagner dans cette traversée de Samhain, cet article te propose une approche du spécifique du shadow work abordant une série de questions de journaling (prompts) et de gestes symboliques autour de trois grands thèmes, reflets des dynamiques de Samhain :

1. Faire le deuil et clôturer les cycles (laisser mourir ce qui n’a plus lieu d’être) ;

2. Reconnaître et libérer les loyautés invisibles (honorer sans se confondre) ;

3. Rencontrer ses ombres personnelles (réconcilier les contraires et retrouver l’unité).

Trois portes pour entrer dans ta propre Nigredo, avec douceur, discernement et présence !

Avant d’ouvrir ces trois portes, souviens-toi qu’aucune traversée ne se fait sans cadre.

Comme dans tout rituel, le contenant précède le contenu : c’est lui qui rend la descente sûre, et la remontée possible.

Aussi, installe ton espace, ton rythme, ta respiration… et laisse le travail de l’ombre devenir un travail de lumière lente.

Cadre éthique et méthode : préparer ton espace d’ombre

Avant toute exploration, fixe toi un cadre clair et bienveillant :

• Objectif : vise la compréhension et l'intégration, jamais l'auto-flagellation.

• Sécurité : si les sujets font remonter des symptômes aigus (flashbacks, dissociation, idées noires), stop. Le travail de l’ombre n’est pas un soin d’urgence ; il doit prendre son temps et s’appuyer sur un terrain stabilisé.

• Rythme : mieux vaut 15 minutes sincères que 2 heures d’introspection forcée.

• Corps : le système nerveux est ton sol, ta terre ferme. Bois chaud, bouge doucement, dors assez.

Installer ton cadre rituel pour Samhain

1. Espace : une bougie, un bol d’eau, un caillou ou une branche, un tissu sombre posé au nord (élément Terre).

2. Intention (écrite en une phrase) : « Je cherche la vérité utile et tendre. »

3. Rythme de travail : trois soirs par semaine ou une séance de 20–30 min le week-end, plus 5 min de clôture.

4. Fermeture : à la fin de chaque séance d'introspection, éteindre la bougie en nommant ce que tu gardes et ce que tu confies à la nuit.

   
   

Travail de l'ombre : questions de journaling "spécial Samhain"

Journaling : Deuils & clôtures, honorer ce qui se termine

Samhain est la période des fins : fins de cycles, de liens, de certitudes. Mettre des mots sur ce qui s’éteint, c’est offrir une sépulture symbolique à ce qui t'a construit et créer un espace disponible pour l’inconnu, le renouveau futur.

Intention : transformer la perte en espace pour le "nouveau".

Risques fréquents : confondre fin et échec ; t’accrocher au passé ou à l'ancien par peur du vide.

Prompts de journaling :

1. Ce qui est vraiment terminé pour moi (faits, signes, preuves).

2. Le prix que je paie à rester accroché·e à l'ancien et ce que je récupère si je le lâche.

3. Quelle part de moi avait besoin de cette histoire ? Comment l’honorer autrement ?

4. Le rite de clôture le plus simple et vrai que je peux poser cette semaine.

5. Si je fais de la place : qu’est-ce qui veut naître ? (même si c'est flou)

Micro-gestes (au choix) : Écrire une lettre d’adieu (non envoyée), la brûler ou la composter. Ranger un tiroir symbole de la fin. Ces petits gestes créent de grands passages.

Journaling : Lignées & loyautés, à qui obéis-tu encore ?

Sous le voile de Samhain, les voix familiales et ancestrales se font plus audibles. C’est le moment d’examiner les fils invisibles qui te relient à tes lignées : ces récits que tu répètes parfois sans le savoir, entre amour, dette et fidélité.

Intention : éclairer ce que tu portes pour/contre ta famille, entre dons reçus et dettes imaginaires.

Risques fréquents : idéaliser ou rejeter ; rejouer les blessures par loyauté.

Prompts de journaling :

1. Dans ma lignée, quel récit se répète ? (argent, couple, colère, silence…)

2. Ce que je remercie : trois forces transmises par ma famille qui me servent aujourd’hui.

3. Ce que je rends : une peur ou une obligation qui ne m’appartient pas. Comment la rendre avec respect ?

4. Le pacte implicite que je romps maintenant… et par quoi je le remplace.

5. Ma bénédiction (3 lignes) à l’enfant que j’étais et à celle/celui qui vient.

Micro-geste : Déposer une offrande simple (eau, sel, fleur) en prononçant :« Je garde l’amour, je rends le fardeau. » Un rituel minuscule, mais immense dans sa portée.

Journaling : Ombres personnelles & contrats internes, réconcilier les contraires

Le cœur du shadow work, c’est la rencontre avec tes parts refoulées : colère, ambition, paresse, sensualité, puissance, vulnérabilité…Ce ne sont pas des “défauts” à corriger, mais des forces à remettre à leur juste place.

Intention : reconnaître la fonction de l’ombre plutôt que de s’y identifier.

Risques fréquents : se confondre avec elle (« je suis ainsi ») au lieu de l’écouter comme messagère.

Prompts de journaling :

1. L’attitude chez les autres qui me "déclenche" le plus. Quand est-ce que je la reconnais en moi et/ou sous quelle forme ? À quoi sert-elle ?

2. Contrat interne n°1 (ex. “je dois être irréprochable”) : d’où vient-il, que protège-t-il, que me coûte-t-il ?

3. Quelle serait la version écologique de mon comportement refoulé ? (ex. colère = dire stop en 12 mots max) ?

4. Quel serait le terme-tiers (terme se posant comme une alternative) entre deux contraires (plaire/être, donner/recevoir, etc...) que je peux tester cette semaine ?

5. Message de mon corps. (prompt qui peut poursuivre la question 1). Quand je m’approche de cette ombre : où ça serre, que me dit mon corps, que demande-t-il concrètement ?

   
   

Micro-geste : Un “non” court et respectueux + un “oui” nourrissant le même jour.

C’est la pratique la plus simple de l’alchimie intérieure.

Shadow work : mini-protocole, 4 semaines autour de Samhain

Période	Objectif principal	Pratique suggérée
Semaine –1 (avant Samhain)	Inventaire & hygiène nerveuse	10’/jour : faits vs interprétations + 5’ respiration allongée
Semaine de Samhain	Deuil & loyautés	Lettre de clôture ; rituel de “rendre ce qui n’est pas à moi”
Semaine +1	Contrats & tiers-terme	Lister 2 contrats internes ; tester une nouvelle posture concrète
Semaine +2	Ancrage d’après	Choisir un micro-engagement (sommeil, marche, alimentation) + rendez-vous mensuel “mise à jour de l’ombre”

Refermer ta séance de journaling introspectif

1. Écrire 1 phrase : ce que j’emporte.

2. Écrire 1 geste : ce que je ferai en 24h.

3. Boire chaud, bouger 2 minutes, éteindre consciemment la bougie.

Samhain — refermer le seuil, garder la flamme

La nuit a parlé doucement. Ce qui devait finir a reçu des mots. ce qui devait être rendu a trouvé le chemin. ce qui se cachait s’est ajusté à sa juste place. Tu n’as rien “vaincu” : tu as fait de la place.

Samhain n’est pas une mort, c’est surtout l'entretien du vivant. Tu peux t’arrêter ici, quand ce cycle se termine ; ou poursuivre lentement, une page après l’autre, un geste après l’autre. Garde un fil simple. Choisis peut-être un rendez-vous mensuel avec ton Ombre pour rédiger une lettre que tu n’enverras pas, prononcer un “oui” nourrissant assorti d’un “non” clair. Car c’est ainsi que pas à pas, la Nigredo devient humus… puis terre fertile pour tout renouveau.

Pour clore ce cycle, éteins la bougie en murmurant :

« Je garde l’amour. Je rends le fardeau. J’ouvre l’espace. »

FAQ

Faut-il “tout” revisiter à Samhain ?

Non. Il est préférable de choisi un angle ou un thème. Mieux vaut une clôture aboutie qu’un grand chantier ouvert.

Puis-je utiliser des cartes pour accompagner mon shadow work ?

Oui, tu peux les utiliser comme miroir symbolique, support de discussion intérieure ; surtout pas comme un verdict. Observe les images, les verbes, les sensations, puis reviens au corps, au réel et à l’acte concret.

Et si je ne “sens” pas mes ancêtres ?

Travaille avec les récits (faits connus qui t'ont été rapportés) et les effets (ce qui se répète dans ta famille et peut-être aussi chez toi). L’important est l’impact transmissif, pas la connaissance réelle du passé inconnu.

Et après ?

• Tu recherches un regard extérieur pour mieux comprendre tes ombres et t'accompagner dans ton travail de l'ombre ?

  Écris-moi si tu veux en parler.

  → Contacte-moi si tu veux en parler.

• Ton histoire familiale appelle une mise en sens plus large ? Tu as déjà identifié des noeuds karmiques, familiaux et/ou transgénérationnels et tu souhaites que je t'aide à comprendre ce qui se joue en toi ? Tu peux : → Lire cet article → Lire cette page → Me contacter

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Qui suis-je ?

Je m’appelle Anne-Lise, et depuis près de dix ans, j’accompagne les âmes sensibles, en quête de sens ou de transformation, à mieux comprendre qui elles sont, dans toute leur complexité. Médium clairaudiente, énergéticienne, passionnée par les archétypes, les mémoires karmiques et transgénérationnelles, je t’aide à écouter ce que ton âme sait déjà mais que ta conscience n’ose parfois pas encore entendre.

Ma pratique est intuitive, symbolique, et profondément respectueuse de ton rythme. Je ne cherche pas à te « guérir » à ta place, mais à te transmettre des clés pour que tu puisses incarner ta transformation en toute autonomie.

Sur ce blog, tu trouveras des outils, des réflexions, des rituels et des pratiques pour t’explorer avec douceur, lucidité et poésie.