Yule & Shadow Work : célébrer le retour de la lumière au cœur de l’hiver
- Anne-lise le Maître
- 24 nov.
- 9 min de lecture

Au fil de de l'année qui se déroule, je poursuis ma série d'articles sur le shadow work (travail de l'ombre) et la roue de l'année (comment intégrer à son introspection les temps forts de la roue de l'année). Voici l'article sur Yule.
Pourquoi Yule est propice au travail intérieur ? (Solstice d'hiver & shadow work)
Il y a un moment, dans l’année (autour du 21 décembre), où la nuit s’étire tellement qu’on a l’impression qu’elle recouvre tout. Les journées raccourcissent, la fatigue s’invite plus vite, le froid nous serre un peu. C’est là, au cœur de cette obscurité, souvent masqué par les préparatifs des fêtes de fin d’année, que Yule murmure pourtant.
Le solstice d’hiver marque la nuit la plus longue de l’année… mais aussi le point précis où la lumière recommence à grandir. C’est un seuil : après la descente de Samhain, Yule ouvre en toi un espace de repos et de recommencement.
Tu n’es pas encore dans les grandes décisions de début d’année ni dans l’élan du printemps. Yule appartient à ce temps étrange où l’on est dedans : dans la maison, dans le corps, dans ses pensées, dans ses souvenirs.
C’est une saison faite pour tirer les rideaux, allumer une bougie, écouter le feu crépiter (qu’il soit réel ou symbolique), et se demander doucement :
« De quoi ai-je besoin pour traverser l’hiver… sans m’y perdre ? »
Tu n’as pas besoin d’attendre le 21 décembre pour entrer dans ce processus. Le solstice est un point précis, mais l’énergie de Yule se dépose sur plusieurs semaines. Pour beaucoup, elle commence à se faire sentir dès que :
les arbres ont vraiment perdu leurs feuilles ;
la lumière décline en milieu d’après-midi ;
le corps réclame davantage de chaleur et de lenteur.
On se prépare extérieurement aux fêtes… tandis que l’âme, elle, se prépare intérieurement au solstice.
Alors si tu ressens cet appel de saison, tu peux glisser Yule dans ton quotidien simplement : une bougie allumée le soir, un tirage introspectif, quelques lignes dans ton journal pour nommer ce que cette fin de cycle remue en toi.
Yule n’est pas qu’une date : c’est une période que tu peux habiter peu à peu.
Dans cet article, je te propose d’explorer cette saison en trois mouvements, comme trois cercles autour du feu intérieur :
Repos & régénération : honorer la fatigue, ralentir sans culpabilité.
Entretenir le feu intérieur : protéger ton énergie, poser des limites, retrouver le discernement.
Préparer le nouveau cycle : semer des intentions vivantes, souples et respectueuses de ton rythme.
Ces trois axes peuvent t’accompagner tout au long de décembre :
une question chaque soir dans ton journal ;
un ajustement quotidien de ton rythme ;
un retour régulier à la flamme d’une bougie.
Ainsi, Yule devient non pas une fête ponctuelle, mais un véritable passage : un temps où tu te laisses reposer, où tu veilles sur ton feu, et où tu prépares, en douceur, la lumière qui revient.

Thème 1 – Repos & régénération (shadow work & fatigue hivernale)
Honorer la fatigue, ralentir sans culpabilité
En plein cœur de l’hiver, la nature se retire. Les arbres semblent nus et inactifs, mais sous la terre, les racines continuent de vivre, de boire, de se renforcer.
Yule t’invite à faire la même chose : accepter que ton énergie soit plus basse, reconnaître ta fatigue sans la juger, sortir de l’injonction à tenir comme si les saisons n’existaient pas.
Le repos n’est pas une fuite, mais un choix de loyauté envers ton corps. C’est lui dire : « Je t’écoute enfin. »
C’est aussi la base nécessaire pour le thème suivant : entretenir ton feu intérieur sans brûler tes dernières réserves.
Intention de Yule – Repos
"Je m’autorise à ralentir. Mon corps, mes émotions et mon âme ont le droit d’hiberner. Le repos n’est plus une faute, c’est une offrande que je me fais."
Prompts de journaling – Repos & régénération
Choisis les questions qui t’appellent naturellement, intuitivement.
Comment mon corps me parle-t-il en ce moment ?
Si je le considérais comme un animal d’hiver (ours, renard, hibou…), que me dirait-il de ses besoins ?
Quelles sont mes croyances sur le repos ?
Ai-je appris que se reposer, c’était être paresseux.se, inutile, en retard… ou au contraire que c’était précieux ? De qui viennent ces voix intérieures ?
Où est-ce que je me sur-adapte encore ?
Dans quels domaines de ma vie je continue à dire oui alors que tout mon corps dit non ?
À quoi ressemble, pour moi, un “vrai” repos ?
Pas les 20 minutes volées entre deux obligations, mais un repos profond : quelles conditions, quelle ambiance, quel rythme ?
Quelle part de moi a peur si je ralentis vraiment ?
A-t-elle peur de décevoir, de perdre son identité, de ne plus “mériter” l’amour ou la place qu’elle occupe ?
Si je pouvais offrir un mois d’hibernation à mon âme, qu’est-ce que je lui enlèverais de son emploi du temps actuel ? Qu’est-ce que je lui laisserais comme espace vide ?
Micro-rituel : le rituel du cocon nocturne
Objectif du rituel : ancrer le repos comme un choix sacré, pas comme un “échec de productivité”.
Choisis une soirée la plus simple possible (même 1h, c’est déjà bien).
Prépare un “cocon” : plaid, boisson chaude, lumière douce (bougie ou guirlande), éventuellement une goutte de ton huile préférée.
Écris sur un petit papier :
« Ce soir, je choisis le repos. Je n’ai rien à prouver. »
Pose ce papier sous une bougie ou à côté de toi. Pendant ce temps de cocon, laisse ton téléphone dans une autre pièce.
Ne fais rien “d’utile” : lis pour le plaisir, étire doucement ton corps, regarde les flammes, respire. L’idée est de sentir ce que ça fait de ne pas lutter contre le ralentissement hivernal.
Termine en remerciant ton corps d’avoir tenu jusque-là, même quand tu l’as poussé au-delà de ses limites.
Ce rituel prépare directement le deuxième thème : quand le corps a goûté à un peu de repos, il devient plus facile de sentir ce qui nourrit ton feu… et ce qui l’épuise.
Thème 2 – Entretenir le feu intérieur (limites, protection énergétique)
Protéger son énergie, ses limites, ses ressources
Une fois le repos accueilli, tu peux observer ton feu intérieur autrement. Pas comme un brasier spectaculaire mais comme un foyer stable, vivant, qui réchauffe sans s’épuiser.
Entretenir ce feu te permet de devenir gardien·ne de ce qui te nourrit vraiment. C’est oser dire non. C’est reprendre ton énergie là où tu l’as laissée filer par habitude, par loyauté ou par peur.
C’est apprécier ce moment de l’année où tu peux te demander :« Qu’est-ce qui mérite encore mon feu ? »
Intention de Yule – Feu intérieur
"Je choisis les braises que j’entretiens. Je retire doucement ce qui épuise mon feu et je le nourris de ce qui me réchauffe vraiment."
Prompts de journaling – Feu intérieur & limites
Qu’est-ce qui nourrit mon feu actuellement ?
Quelles activités, quelles personnes, quels lieux me font me sentir plus vivant.e, plus présent.e, plus moi ?
Qu’est-ce qui éteint ou affaiblit mon feu ?
Situations, relations, habitudes, pensées : où est-ce que je sens mon énergie tomber dès que je m’y engage ?
Comment est-ce que je donne mon énergie ?
Est-ce que je la donne “en avance” (pour être aimé.e, accepté.e, rassuré.e) ou en réponse à un vrai élan intérieur ?
Où est-ce que je me sacrifie encore au nom de la “bienveillance” ou du “service” ?
En quoi ces comportements sont-ils peut-être des restes de loyautés familiales, karmiques ou transgénérationnelles ?
Si mon feu intérieur avait une parole de vérité à me dire, quelle serait-elle ?
Par exemple : “Arrête de dire oui à tout”, “Tu peux te concentrer sur ce qui te passionne”, “Protège mieux ton temps”…
Quel serait mon “manuel d’utilisation énergétique” ?
Si je devais expliquer à quelqu’un comment prendre soin de mon feu (durée de conversation, temps de solitude, besoin de nature, temps d’écran, etc.), que dirais-je ?
Micro-rituel : rituel de la bougie du foyer intérieur
Objectif du rituel : clarifier ce qui nourrit ton feu et ce qui l’étouffe, et poser un acte symbolique de protection.
Allume une bougie (si possible que tu garderas pour tout le cycle de Yule). Considère-la comme la représentation de ton feu intérieur.
Prends deux papiers ou fais deux colonnes dans ton carnet :
Colonne 1 : “Ce qui nourrit mon feu”
Colonne 2 : “Ce qui consume mon feu”
Laisse venir tout ce qui se présente, sans te censurer.
Une fois la liste écrite :
Relis la colonne “Ce qui nourrit mon feu” et choisis 1 ou 2 gestes concrets que tu t’engages à amplifier dans les semaines à venir.
Pour la colonne “Ce qui consume mon feu”, choisis 1 chose à réduire, à déléguer ou à mettre à distance (même légèrement).
Tu peux ensuite :
Plier la liste “nourriture du feu” et la déposer sous la bougie,
Et soit brûler/détruire un élément symbolique de la liste “ce qui consume mon feu” (si tu peux le faire en toute sécurité), soit la ranger dans une enveloppe marquée “En cours de libération”.
Ce deuxième thème de Yule complète le premier : le repos t’aide à te recharger, le feu intérieur t’aide à décider comment tu utilises cette énergie retrouvée.
Thème 3 – Préparer le nouveau cycle (intention et vision intérieure)
Semer des graines d’intention (sans pression)
À Yule, la lumière commence lentement à renaître mais elle reste fragile. C’est un moment de germes invisibles ; à l'état encore embryonnaires, des directions prennent forme sans encore véritablement se dévoiler.
Préparer le nouveau cycle ne te demande aucune résolution rigide. C’est plutôt une question de présence, d’élan intime, de vérité intérieure.
Tu peux te demander :« Qui ai-je envie de devenir, de plus en plus ? » et non pas :« Qu’est-ce que je dois prouver ? »
Intention de Yule – Nouveau cycle
"Je laisse la lumière naissante m’inspirer. Je choisis des intentions qui respectent mon rythme, mon corps et la vérité de mon âme."
Prompts de journaling – Graines d’intention
Si je regarde l’année écoulée comme un cycle naturel, qu’est-ce qui a fleuri ? Qu’est-ce qui s’est fané ? Qu’est-ce qui a terminé son cycle naturellement, même si une partie de moi s’y accroche encore ?
Quelles qualités de vie ai-je envie d’inviter dans le prochain cycle ?
Par exemple : douceur, clarté, courage, stabilité, créativité, simplicité… Pourquoi celles-là ?
Dans 6 à 12 mois, comment ai-je envie de me sentir à l’intérieur de moi ?
(Plutôt que : “qu’est-ce que j’aurai accompli ?”)
Qu’est-ce que cette vision change dans mes priorités actuelles ?
Quelles petites choses concrètes pourrais-je ajuster dès maintenant pour me rapprocher de cette sensation (même à 5 % seulement) ? Sommeil, alimentation, temps d’écran, entourage, temps de création, temps de silence…
Si mon âme écrivait une lettre à mon “moi du futur”, que lui dirait-elle pour l’année qui s’ouvre ?
(Tu peux proposer de l’écrire en laissant l’âme parler à la première personne.)
Quelles promesses je ne veux plus me faire ?
Quelles résolutions récurrentes (perdre du poids, être plus discipliné.e, ne plus jamais X) n’ont plus de sens si je les regarde avec compassion et lucidité ?
Micro-rituel : Rituel les graines d’intention de Yule
Objectif du rituel : matérialiser les intentions sous forme de graines symboliques, à laisser mûrir jusqu’à Imbolc/Ostara.
Après ton temps de journaling, choisis 3 mots-clés pour ton prochain cycle (par exemple : “ancrage – créativité – confiance”).
Écris chaque mot sur un petit papier séparé. Plie-les comme des graines.
Choisis un contenant :
un petit bocal ;
une enveloppe décorée ;
ou un joli bol placé sur ton autel / ton coin saisonnier.
Place les “graines-mots” dans ce contenant, et dépose-le près d’une bougie, d’une pierre ou d’un élément naturel qui symbolise la continuité (un caillou, une branche, une pomme de pin…).
Tu peux te préciser à toi-même que :
ces intentions pourront être revisitées à Imbolc (au moment du “sortir de terre”)
et réajustées au printemps, quand l’énergie sera plus disponible.
Termine le rituel en disant à voix haute, ou en écrivant dans ton journal :
« Je n’ai pas besoin de tout voir aujourd’hui. Je fais confiance aux graines que je plante. La lumière grandira avec moi. »
En conclusion, sur Yule
Yule est une saison qui ne demande ni performance, ni perfection : elle te propose simplement d’être là, présent.e à ce qui respire encore en toi... même doucement, même faiblement.
Ce travail d’introspection, de repos, de discernement et d’intentions semées en silence peut aussi s’accompagner d’un autre allié précieux : le tarot.
À cette période où la nuit est longue et le feu intérieur fragile, les cartes deviennent comme de petites flammes symboliques. Elles éclairent ce que tu traverses, ce qui cherche à se dire, ce qui se prépare en dessous, à l’abri de ton propre solstice.
Dans le prochain article, je te propose justement des tirages de tarot spécialement imaginés pour Yule :
des tirages pour écouter la nuit ;
des tirages pour sentir ton feu intérieur ;
des tirages pour préparer en douceur la lumière qui revient.
Des tirages pour entrer dans le solstice comme on pousserait une porte intérieure : celle d’un hiver qui ne fige pas, mais qui transforme. Celle qui ouvre sur toi, dans ton rythme le plus vrai... à très bientôt. Anne-Lise
Qui suis-je ?
Je m’appelle Anne-Lise, et depuis près de dix ans, j’accompagne les âmes sensibles, en quête de sens ou de transformation, à mieux comprendre qui elles sont, dans toute leur complexité. Médium clairaudiente, énergéticienne, passionnée par les archétypes, les mémoires karmiques et transgénérationnelles, je t’aide à écouter ce que ton âme sait déjà mais que ta conscience n’ose parfois pas encore entendre.
Ma pratique est intuitive, symbolique, et profondément respectueuse de ton rythme. Je ne cherche pas à te « guérir » à ta place, mais à te transmettre des clés pour que tu puisses incarner ta transformation en toute autonomie.
Sur ce blog, tu trouveras des outils, des réflexions, des rituels et des pratiques pour t’explorer avec douceur, lucidité et poésie.
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