Contournement spirituel (spiritual bypassing) : 7 signaux pour le repérer, l’éviter et revenir à un Shadow Work juste
- Anne-lise le Maître
- il y a 3 jours
- 9 min de lecture

Pourquoi parler de contournement spirituel ?
Le contournement spirituel (spiritual bypassing) désigne l’usage de pratiques, de croyances ou de discours spirituellement “élevés” pour éviter d’entrer en contact avec une émotion, une douleur, une responsabilité ou un besoin très humain ; tel que poser une limite, parler d’argent, dire non, demander de l’aide, accueillir la colère, etc...
Mais cette attitude ne relève pas de la vraie spiritualité, c’est plutôt une stratégie d’évitement, souvent inconsciente, qui peut sembler sincère mais qui peut également coûter cher, à soi comme aux autres.
Lors de mes accompagnements, j’ai souvent rencontré deux écueils opposés :
des personnes persuadées qu’une bonne posture spirituelle et énergétique suffirait à régler magiquement des difficultés très concrètes ;
d’autres qui se sentaient écrasées par le poids du karma ou d’une “volonté divine supérieure”, comme si elles n’avaient plus aucune marge de manœuvre.
Dans les deux cas, la personne perd son centre : le libre arbitre incarné, cette capacité d’agir dans le réel, en lien avec son âme mais aussi avec son quotidien. Elle court le risque de s'engager dans un contournement spirituel.
7 signaux typiques du contournement spirituel
1. Positivisme forcé
Exemple de signal/croyance : “Tout est lumière, donc je ne veux pas parler de ce qui me dérange.”
Prix à payer sur le long terme : émotions refoulées, épuisement, relations fragilisées ou ruptures relationnelles.
Exemples :
Afficher un sourire permanent au bureau alors qu’on subit une surcharge de travail, plutôt que de demander un délai ou une aide.
Répondre “tout va bien” à un proche alors qu’on traverse une crise, par peur de “baisser la vibration”.
Écrire chaque jour des affirmations positives… sans jamais oser dire à son partenaire : “j’ai besoin que tu m’écoutes vraiment”.
Prompt de journaling : Quelle émotion ai-je masquée derrière un sourire ou un “tout va bien” cette semaine ? Qu’aurait-elle eu besoin de dire ?
2. Idéalisation de la posture “éveillée”
Exemple de signal/croyance : “Une personne consciente/éveillée ne se met jamais en colère.”
Prix à payer sur le long terme : avoir honte de sa colère. De ce fait, la colère se déplace ou est somatisée.
Exemples :
Minimiser une injustice vécue au travail pour rester “zen”, puis exploser à la maison pour un détail.
Refuser d’exprimer un désaccord en groupe de peur d’être jugé·e comme une personne négative.
Culpabiliser d’avoir ressenti de la jalousie, et l’étouffer au lieu de chercher ce qu’elle révèle d’un besoin.
Prompt de journaling : Dans quelle situation récente ai-je cru devoir être “au-dessus” de mes émotions ? Qu’aurait changé le fait d’accueillir cette émotion avec bienveillance ?
3. Délégation de son pouvoir personnel au destin karmique
Exemple de signal/croyance : “Si je souffre, c’est que c’est karmique, donc je ne peux rien faire.”
Prix à payer sur le long terme : se reposer sur une forme d'impuissance apprise. Ce qui peut générer une répétition de schémas.
Exemples :
Ne pas demander une augmentation en se disant : “c’est ma dette, je dois rester dans le manque.”
Accepter des relations toxiques parce qu’on se convainc que “c’est à vivre pour réparer un karma”.
Refuser une opportunité par peur d’aller “contre son destin”, sans vérifier les faits concrets.
Prompt de journaling : Quelles décisions ai-je mises de côté en pensant que “c’était déjà écrit” ? Quelle micro-action concrète pourrais-je poser malgré cette croyance ?
4. Tout légitimer par les concepts spirituels ou ésotériques
Exemple de signal : tout intellectualiser et tout rapporter à des concepts (la position de la lune, saturne rétrograde, des chakras bloqués...) pour finalement éviter l’action concrète.
Prix à payer sur le long terme : la vie n'avance pas, le mental tourne en boucle.
Exemples :
Connaître par cœur ses transits astrologiques mais repousser l’appel au médecin ou à la banque.
Passer des heures à analyser les dynamiques de flammes jumelles sans clarifier ses besoins affectifs réels.
Participer à des discussions profondes sur les chakras… mais ne pas s’occuper de son alimentation ou de son sommeil.
Prompt de journaling : Quelle situation concrète ai-je remplacée par une analyse spirituelle cette semaine ? Quel premier geste matériel puis-je poser pour avancer ?
5. Hyper-ritualisation déconnectée
Signal : multiplier rituels et initiations énergétiques ou spirituelles sans intégration dans la vie quotidienne.
Prix à payer sur le long terme : dépendance au “prochain rituel” ou au prochain soin, pour se sentir mieux.
Exemples :
Enchaîner les cérémonies chamaniques sans jamais organiser une conversation réparatrice avec ses proches.
Attendre la “prochaine pleine lune” pour lancer un projet, au lieu de poser dès maintenant un premier rendez-vous concret.
Accumuler des objets spirituels (pierres, encens, oracles) et dépendre d'eux, sans qu’aucun changement profond ne se manifeste dans sa vie relationnelle ou professionnelle.
Prompt de journaling : Quel rituel récent n’a pas été suivi d’un acte concret ? Quelle petite action quotidienne pourrait ancrer son énergie dans ma vie réelle ?
6. Négation du corps
Signal : chercher “au-dessus” ce qui demande une réponse “en dessous” (sommeil, repos, mouvement, nourriture).
Prix à payer sur le long terme : dérégulation nerveuse, douleurs, burn-out.
Exemples :
Méditer des heures pour calmer l’anxiété, alors qu’un repas nourrissant et un peu de sommeil suffiraient probablement sur le long terme.
Refuser un suivi médical en pensant que “l’énergie guérira tout”, et voir les symptômes s’aggraver.
Se sentir coupable de fatigue au lieu d’accepter un rythme plus doux.
Prompt de journaling : Qu’est-ce que mon corps m’a demandé cette semaine et que je n’ai pas écouté ? Quel geste simple pourrais-je lui offrir aujourd’hui ?
7. Confusion entre lâcher-prise et renoncement
Signal : “J’abandonne, l’Univers s’en chargera.”
Prix à payer sur le long terme : passivité, déception, ressentiment.
Exemples :
Ne pas postuler à une offre d’emploi intéressante en se disant “si c’est pour moi, ça viendra”, puis se sentir bloqué·e professionnellement.
Attendre un signe extérieur avant de quitter une relation destructrice, au lieu de poser soi-même un acte clair.
Laisser passer les échéances administratives ou financières “parce que l’Univers pourvoira à ce qui est juste”… et se retrouver submergé·e par les retards.
Prompt de journaling : Où/quand ai-je confondu lâcher-prise et abandon ces derniers jours ? Quelle petite action alignée pourrais-je poser sans attendre pour reprendre la main sur mon histoire ?
Ombre et intégration : quand le Shadow Work nourrit… ou isole
S’engager dans le shadow work ou dans une introspection spirituelle part souvent d’un élan sincère : comprendre ses blessures, donner du sens à son histoire, évoluer vers plus de conscience. Cet élan est précieux, mais il peut aussi se transformer en nouvelle forme de contournement spirituel si l’on oublie que la finalité du travail de l'ombre n’est pas de se perdre dans l’analyse, mais de mieux s’incarner dans sa vie.
Les glissements subtils possibles :
Le quotidien passe au second plan :
→ “Je passe mes soirées à relire mes carnets de journaling pour trouver l’origine de mes blocages… mais je n’ai toujours pas envoyé le dossier que j’avais promis au travail.”
Le corps est négligé :
→ “Je médite une heure chaque matin pour accueillir mes ombres… mais je saute mes repas, je dors mal et je me sens épuisé·e.”
Les relations s’appauvrissent :
→ “Je m’enferme dans mon introspection, je ne supporte plus la superficialité des conversations, alors je décline toutes les invitations et je me retrouve isolé·e.”
La vie reste bloquée :
→ “Je comprends parfaitement mon schéma d’abandon… mais je ne me suis toujours pas autorisé·e à demander clairement du soutien à mon partenaire.”
Vers un shadow work équilibré
Tout comme l'éveil spirituel, le shadow work nécessite de la mesure. Un travail de l’ombre juste et sain n’est pas un retrait permanent ni une plongée brutale dans la douleur. C’est un chemin d’équilibre qui doit éviter les extrêmes tels que :
le déni (positivisme forcé, “tout est lumière”) ;
l’engloutissement (rester figé·e dans l’analyse ou le trauma).
C’est apprendre à avancer par petites touches, dans une zone où l’on peut ressentir, réfléchir et agir en sécurité, en restant relié·e au corps, aux autres et aux réalités de la vie quotidienne.
À retenir : le Shadow Work n’a pas pour but de nous couper du monde, mais de nous y ramener plus lucides, plus vrais, plus incarnés.
Karmique, transgénérationnel, vie actuelle : 3 plans à équilibrer
Dans le travail d’introspection, nous explorons souvent trois sphères :
L’âme (plan karmique) : lieu de mémoires d’incarnations passées, vœux anciens, dynamiques récurrentes.
Les lignées (transgénérationnel) : espace des loyautés invisibles, scénarios familiaux, non-dits transmis.
La vie actuelle : contexte, personnalité, choix, responsabilités et actes concrets dans l'ici et le maintenant.
Ces trois couches sont importantes, et chacune éclaire/explique une partie de notre histoire. Mais le risque de contournement apparaît lorsqu’on absolutise l’une au détriment des autres.
Se perdre dans le karmique : tout expliquer par des vies antérieures (“si je souffre, c’est ma dette”) et oublier que l’on peut agir autrement aujourd’hui.
Se perdre dans le transgénérationnel : tout ramener à la famille (“je rejoue le scénario de ma lignée”) et oublier sa liberté individuelle.
Se perdre dans le biographique : tout mettre sur le compte du contexte actuel sans voir qu’une mémoire plus complexe est réactivée.
Dans tous les cas, on finit par perdre de vue le cœur du travail : l’incarnation présente, là où l’on a prise et pouvoir d’action.
Exemples concrets
“Je reste dans une relation insatisfaisante car je crois que c’est mon karma amoureux.” → contournement karmique qui maintient l’impuissance.
“Je n’ose pas réussir professionnellement car dans ma famille on a toujours échoué.” → contournement transgénérationnel qui bloque l’élan personnel.
“Je m’épuise à régler seul·e mes problèmes financiers, sans voir que je répète un schéma de loyauté familiale.” → contournement biographique qui oublie les deux autres plans.
Vers une approche intégrative
Un accompagnement juste consiste à relier les trois plans :
repérer ce qui relève du karmique ;
reconnaître ce qui appartient à la lignée ;
revenir toujours à la vie présente pour poser un geste (un choix, un acte) concret.
👉 C’est là que réside la différence entre se perdre dans l’explication (contournement) et retrouver de la marge d’action (intégration).
Un Shadow Work incarné ne nie pas les mémoires invisibles, il les écoute ; mais il s’assure qu’elles deviennent des ressources d’évolution ici et maintenant, dans nos choix, nos relations, notre quotidien.
À retenir : que l’on explore le karmique, le transgénérationnel ou le biographique, l’essentiel est de ne pas s’y dissoudre. Le but est de reconnaître ces influences, puis de ramener leur énergie dans notre vie présente pour la transformer concrètement.

Check-list : suis-je en contournement spirituel (spiritual bypassing) ?
Coche ce qui résonne pour toi ces 7 derniers jours :
☐ J’ai cherché une signification “élevée” avant d’écouter mon besoin concret.
☐ J’ai évité une discussion nécessaire au nom de la paix/la vibration.
☐ J’ai pensé “c’est karmique, je ne peux rien faire”.
☐ J’ai multiplié rituels/lectures sans passer un coup de fil indispensable.
☐ J’ai culpabilisé d’éprouver colère/tristesse/jalousie.
☐ J’ai ignoré faim/sommeil/mouvement.
☐ J’ai confondu lâcher-prise et renoncement.
→ 2 cases cochées ou plus : ralentis, reviens au corps, choisis une micro-réparation (un micro-acte) aujourd’hui.
10 prompts de journaling pour revenir au réel
Ce que j’essaie d’éviter concrètement en ce moment, c’est…
L’émotion que je filtre le plus souvent est… et elle veut me dire…
Si je mettais un “titre” à mon schéma récurrent, ce serait…
Qu’ai-je besoin de demander (à qui, quand) ?
Quelle limite simple puis-je clarifier cette semaine ?
Où/quand est-ce que j’ai remplacé une action concrète par une interprétation “élevée” ?
Si mon corps décidait, il choisirait de…
Quel pas/action de 10 minutes pourrait améliorer 20 % de la situation ?
Quel soutien externe serait utile (médical, juridique, financier, thérapeutique) ?
Quel rituel minime pourrait sceller/témoigner de mon engagement dans la matérialité ?
Deux Tirages de cartes (auto-coaching)
Mini tirage 3 cartes (tarot) :
1 - Ce que j’évite vraiment ?
2 - Comment je contourne ce sujet ?
3 - Quel est l’acte juste que je peux poser aujourd’hui ?
Tirage 5 cartes (tarot) :
1 - Émotion clé
2 - Besoin
3 - Croyance qui bloque
4 - Ressource
5 - Premier pas concret
👉 Conseil : Pour ces deux tirages, choisis une action réalisable dans les 24–48 h.
Exemples concrets (avant → après)
Travail : “L’Univers y pourvoira” → après : j’envoie 2 candidatures ciblées et je demande un feedback.
Relation : “Je ne veux pas créer de conflit” → après : je formule une demande précise (“Peux-tu me prévenir si tu rentres après 20h ?”).
Argent : “L’abondance viendra quand je serai aligné·e” → après : je rassemble mes chiffres et fixe un rendez-vous avec ma banque.
À éviter / À cultiver
À éviter
Accumuler concepts spirituels et soins holistiques sans veiller à leur intégration dans la matérialité.
Faire porter au karma ce qui demande un choix présent.
Confondre pureté spirituelle et humanité.
À cultiver
Honnêteté émotionnelle, petits pas dans la vie quotidienne, écoute du corps.
Chercher de l’aide adaptée (médicale, thérapeutique, juridique, financière...).
Utiliser des rituels simples comme sceaux d’actes concrets.
Foire aux questions (FAQ)
Le contournement spirituel est-il volontaire ?
Non, c’est souvent une protection. En cela, on peut la remercier… puis apprendre une réponse plus ajustée.
Et le karma dans tout ça ?
Le karma n’est pas une condamnation. C’est une mémoire qui appelle conscience et choix. On peut dénouer des vœux anciens, rééquilibrer des dettes… et dans le même temps agir dans la vie présente.
Quelle place pour les rituels ?
Excellente, s’ils scellent un acte concret et ne remplacent pas l’action nécessaire.
Mentions importantes
Cet article n’a pas de vocation médicale ni psychothérapeutique. En cas de souffrance, de danger ou de symptômes persistants, demande un avis médical/psychologique.
Pour aller plus loin
Tu te reconnais dans certains signaux du contournement spirituel et tu veux revenir à un travail introspectif juste, incarné et sécurisant ?
👉 Écris-moi quelques lignes sur ta situation : nous verrons ensemble si je peux t'aider. → Me contacter
Qui suis-je ?
Je m’appelle Anne-Lise, et depuis près de dix ans, j’accompagne les âmes sensibles, en quête de sens ou de transformation, à mieux comprendre qui elles sont, dans toute leur complexité. Médium clairaudiente, énergéticienne, passionnée par les archétypes, les mémoires karmiques et transgénérationnelles, je t’aide à écouter ce que ton âme sait déjà mais que ta conscience n’ose parfois pas encore entendre.
Ma pratique est intuitive, symbolique, et profondément respectueuse de ton rythme. Je ne cherche pas à te « guérir » à ta place, mais à te transmettre des clés pour que tu puisses incarner ta transformation en toute autonomie.
Sur ce blog, tu trouveras des outils, des réflexions, des rituels et des pratiques pour t’explorer avec douceur, lucidité et poésie.